Il y a un truc que j'aime, pour lequel je ne suis pas vraiment douée, mais que j'aime néanmoins, c'est prendre des photos.

J'en discutais récemment avec Franck puis Michel, amis et référents sur le sujet, j'ai un petit souci mécanique à ce sujet. J'aime mieux la sensation de mon reflex dans les mains, plus du tout pour stabiliser la photo, mon smartphone le fait très bien, mais pour me stabiliser moi dans la prise de vue. Sauf que, pas de bol, il faut bien se rendre à l'évidence, ce dernier est (largement) dépassé par le même smartphone en termes de qualité d'image.

Et puis ce que j'aime (aimais), moi, c'était de prendre des visages à la volée, un truc dans l'expression qui en dit plus sur la personne photographiée que n'importe quel portrait posé. A vrai dire, je pense que ça en dit surtout sur celui ou celle qui regarde et photographie. Mais bon, c'est une autre discussion.

En 2024.

Plus personne.

Ne reste naturel quand un appareil, quel qu'il soit, est dans les parages.

Bon, c'est pas comme si on brisait une vocation. Du coup je me contente d'immortaliser des moments, des sortes de cartes postales instantanées. Mes plus fréquents rendez-vous sont sur le toit de mon bureau. Pas compliqué, tu regardes n'importe où, tu cadres n'importe comment, c'est beau.

Le rendez-vous d'après c'est d'envoyer chacun la sienne (toujours différentes l'une de l'autre) à mes deux destinataires des matins de bureau. Comme un bonjour qui se glisse dans leur téléphone avec un coin de joli (j'espère).

Quoi qu'il en soit il arrive que, sur un malentendu, j'en trouve quelques-unes pas si mal.

Et là, j'avais dans ma chambre un cadre avec des photos d'une autre époque. J'ai donc fait imprimer une série de photos parmi mes préférées, constaté que j'en avais peu dans la bonne orientation, sélectionné cinq élues.

On peut se risquer à dire, sans possibilité de se tromper, que le mec qui m'a vendu un tube de" sans clou ni vis" il y a 13 ans et quelques ne m'avait pas menti, le truc tient bien. J'ai mis un temps fou à décoller le cadre du mur. Ainsi qu'une couche dudit fixant et du papier peint repeint dessous. Peut-être même un peu de béton armé (quasi tous les murs chez moi sont en béton armé, ça présente quelques inconvénients).

Voilà.

J'ai passé ensuite un temps certain, avec la délicatesse qui me caractérise en ces jours d'envie de tout cramer, à décoller le sans clou ni vis sédimenté à l'arrière du cadre. Si seulement je m'étais souvenue que j'ai son jumeau quelque part, hein ? Mais non. Pas avant d'avoir fini.

Foutoir garanti.

Armée de l'outil qui m'a aidée dans cette mission, à moitié à poil et en tailleur mon lit, je me suis d'ailleurs fait la réflexion que la lame de ce couteau à enduire ou autre outil au doux nom semi mystérieux avait l'exacte forme et taille d'une cicatrice sous le dessous de mon pied. Pas la première de nos aventures ensemble un jour de grand calme, raisonnable, hein, mec ?

Bref, il restait un fond de tube d'un autre fixateur, j'en ai mis sur l'arrière du cadre. Mur bon à repeindre pour mur bon à repeindre, faisons comme dans la marine et chez mes grands-parents : peinture sur merde = propreté. Collons par dessus, on verra à ma prochaine envie de changement si j'arrache le mur complètement ou si j'en garde un bout par nostalgie. #SheHulk

Bonne blague, il n'y en avait pas assez pour que ça tienne.

Mais bon, on a jamais été aussi près de la soluce, les gars. Y a pas quelqu'un qui veut me foutre en vrac encore un peu plus, que j'aille chercher la rage d'en découdre qui me manque pour finir ? (Ne faites pas ça, honnêtement, je ne garantis la sécurité de personne qui viendrait essayer. Je viens de lâcher un "lol, connard" à un mec qui vient de me traiter de bourgeoise sur Twitter, je suis au taquet pour arracher la tête de quelqu'un, là, tout de suite).

On y est presque, donc.

(Ironiquement il n'y a pas, dans ma sélection, une de mes photos préférées, qui est d'une absurdité sans nom, personne ne peut comprendre sauf la personne qui l'a prise et moi, je pense. Et ça n'est même pas pour cette raison qu'elle n'est pas dans la sélection, mais pour une bête question d'orientation. A vrai dire, comme personne ne comprendrait quoi que ce soit à la présence de cette photo et que ma chambre n'est pas un musée ultra fréquenté, tant que le truc n'est pas collé, il n'est pas exclu que je change d'avis. Comme quoi on dit être bouleversée par l'art, et c'est la blague et le joli souvenir autour qui l'emportent).

Commentaires

1. Le samedi 11 mai 2024, 22:18 par la mume

Les photos que j'ai prise me servent "d'aide mémoire" et encore ...
Dans le genre cloison en béton, nous avons vécu frangin et moi même Dom plus fugacement dans une maison prototype de F. Hennebique datant du début XX siècle à Bourg la Reine, absolument impossible de fixer quoi que ce soit, une malheureuse punaise de 5mm de pointe impossible. Je te propose de voir une photo de la bâtisse sur Wikipédia. Maintenant j'évolue dans du carton un coup de coude et ça se déchire , j'ai du faire renforcer les angles sous peine de prendre la cloison sur le dos bicause les manettes de ma chaise haute.
J'entends des petites bêtes vivre leur vie entre deux panneaux ...!

2. Le dimanche 12 mai 2024, 12:55 par Sacrip'Anne

Oh ma pauvre Mume. Pourquoi on ne fait pas des murs "moyens" ?

3. Le lundi 13 mai 2024, 07:49 par Joelle

Faut investir dans des crochets à béton sinon y a des trucs qui sont fait exprès et qui se décollent sans rien abîmer
(Mais surtout IKEA fait des cadres qui pèsent rien et ça facilite le fixage avec des trucs autocollants qui fusionnent pas avec le mur ;))

Appelle moi la prochaine fois!!!!

4. Le lundi 13 mai 2024, 08:42 par Sacrip'Anne

Joëlle mais je ne pouvais pas t'appeler il y a 13 ans, je ne te connaissais pas ! Quelle erreur. (Double face on its way, je débarque pour vider Ikea de ses cadres si ça foire) Merci, toi.

5. Le lundi 13 mai 2024, 10:59 par sLeAbO

C'est fou, dans ce post au caractère rock énervé et un poil foutraque, il y a un truc qui résonne de manière inattendue avec des référencesfamiliales, et même si c'est un détail, ça me fait plaisir : c'est le ''peinture sur merde = propreté"

J'adore.

6. Le lundi 13 mai 2024, 14:44 par Sacrip'Anne

sLeAbO moi, foutraque ? Jamais ! (sourire de connivence)

La discussion continue ailleurs

URL de rétrolien : https://sacripanne.net/trackback/2741