En vie. Ce truc puissant qui nous saisit la veille et le lendemain des grandes décisions [1], ou quand le tonnerre gronde fort dans nos vies. Ou les deux. La vie c'est maintenant, profitons.
En vie, en pleine décompensation, mais aussi vibrante d'envies. Oui, mais lesquelles ?
Dans une sorte de drôle d'entre deux, plus la vie d'avant mais pas encore celle d'après, je me replie souvent dans ma chambre. Chacun son territoire et c'est, de toute façon, mon endroit préféré. Il m'arrive de m'y sentir un peu recluse, confinée. Principalement, c'est aussi l'endroit où je prends du temps pour moi, pour lire, pour écouter de la musique. Ça fait presque 25 ans que ce que je fais des concessions musicales, il est temps de replonger dedans. J'y retrouve la joie de l'immersion d'il y a fort longtemps, j'explore puis je renoue avec ce qui me fait vibrer. En prenant à nouveau du temps pour vraiment écouter, sans autre activité parallèle. Ça m'avait manqué à un point que je n'avais pas réalisé.
Et pour le reste, de quoi ai-je envie ? D'équilibre, sans doute, entre les enfants, le boulot, les amis, les gens nouveaux à rencontrer, mais aussi des moments d'indispensable solitude[2] De rires, de joies.
Penser à l'avenir, aussi. Changer de boulot ? J'aime ce que je fais mais les conditions évoluent et les perspectives à moyen terme me laissent pensives. Ou alors attendre que le vent tourne en restant dans ma bulle ? Pas la tête à y penser sérieusement, encore.
Pour ma vie sentimentale, qu'est-ce qui me tente ? Sûre de rien, au moment où on se parle. Je me méfie de ma capacité à faire des déclarations fracassantes qui seront démenties dès la première surprise de la vie. Sans doute un peu désabusée par la vie adulte. Par tout ce qui transforme les battements frénétiques du cœur en soupirs ennuyés. Je ne sais pas si, demain, l'idée de mettre ce fort joli crush à l'épreuve de la réalité sera irrésistible. Ou si l'aliénation à un autre me semblera insupportable. Aucune idée, mon manque de clairvoyance à ce sujet étant connue, je me garderai bien, donc, de formuler quelque pronostic que ce soit. On verra bien.
En attendant, je sors, je m'échappe, je m'étourdis et me retrouve à la fois dans des rires amis et des pétillements d'yeux. Je rentre et m'emplis d'amour aux rires de mes enfants, aux ronronnements de mes chats. Je vibre aux émotions par art interposé. Je savoure la lumière, les gourmandises, les moments hors du temps et tout ce qui rend quelques instants hors du commun[3].
Et là, tout de suite, à l'instant où on se parle, je ne suis pas sûre que ça ne soit pas très grave de n'avoir d'autre plan pour la vie que de se la réapproprier. Contrairement à Maïa le chat dont le regard semble me demander "Kestchuvafer ?" (oui, j'ai un chat professionnel de l'affrication, c'est incroyaux).
Notes
[1] ou la veille des révolutions, dirait Julie Corrençon
[2] On ne dirait pas, car mon tempérament sociable est plus visible et parce que je suis très amatrice de choses cachées sous le nez des gens, mais j'ai besoin de calme et de solitude, régulièrement. Juste ce qu'il faut.
[3] Un jour un sociologue se penchera peut-être sur ces curieux humains du premier quart de troisième millénaire qui bondissaient aux vibrations des notifications, croyant recevoir un message, déçus par une pub, mais parfois rendus souriants par quelques mots.
Commentaires
Du temps pour soi, c'est aussi noter des mots sur des bouts de papier : l'affrication que je vois pour la première fois, avec la légèreté nécessaire, après l'avoir lu et compris récemment à la faveur de papiers de spécialistes, linguistes etc. Envie en vie ! <3
Laurent mon maître en matière de fun, de linguistique et de marseillais, c'est Médéric Gasquet Cyrus (il est sur insta) : tu devrais aimer ce qu'il raconte !
un jour après l'autre hier est loi, demain peut-être et ce qui est vrai aujourd'hui peut-être faux demain. vie l'instant qui peut réserver de belle surprise et ne poses pas de question
lilou la teigne et surtout n'oublions pas de respirer (par le nez, si possible) ! Bisous ma belle.
Juste des bises du Nord pour toi.
Suis assez repliée dans ma chambre aussi ces derniers temps...
Merci Lysa, bises à toi aussi.
Je n’avais pas lu ce billet.
Je t’embrasse amicalement
Anita c'est pas de l'actu bouillante, ça pouvait attendre que tu sois disponible :) Je t'embrasse aussi.
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