Je suis un pur produit de la banlieue. Born and raised in the wild 9-5, j'ai franchi la frontière d'un département pour venir passer ma vie d'adulte dans le 9-2 (pas le chic, chez les pauvres, au nord, malgré une escale Levalloisienne de quelques années). Alors, rassurons-nous, hein. J'ai parfois voyagé hors de ce périmètre : beaucoup en France, un peu en Europe et même au-delà, dites donc. Mais pendant longtemps je n'allais à Paris que pour y visiter des gens, y voir des choses. J'ai longtemps soutenu que je n'y vivrais pas du tout volontiers (période enfants jeunes, lourdes poussettes). Puis il m'est arrivé un truc un peu dingue : pour la première fois de ma vie, depuis quelques mois, je travaille dans Paris. Et là c'est le choc.
(J'ai un peu honte de l'avouer).
Je m'y sens super bien. Enfin en tout cas dans certains coins, dont celui du bureau. Qui est doté, c'est son plus bel argument, d'un toit terrasse duquel on a une vue à 360 degrés sur les toits de Paris [1]. OK, il faut un peu me forcer pour que je franchisse la Seine et que j'aille zoner rive gauche, en tout cas dans ses quartiers pompeux. C'est pas tant une question d'architecture que d'étalage de signes extérieurs de... valeurs qui ne me plaisent pas toujours. Mais il y a plein d'endroits que je découvre à la faveur d'un déjeuner, d'un dîner, d'un verre, d'un détour pour le plaisir, et cette rencontre tardive me laisse pensive. Car, bien entendu, j'ai pas le début du premier euro pour envisager d'y poser mon paillasson, à Paris. Vous pensez bien ! Alors on fait quoi ? On profite. Déjà qu'il ne faut pas me pousser beaucoup pour que je file à l'appel d'un moment chouette avec l'un(e) ou l'autre, me nourrir d'énergies amies pour, si en plus le décor est à la hauteur... pourquoi se faire du mal alors qu'on peut se faire du bien, comme disait le poète.
A ces occasions je me rends compte que je ferais une piètre géographe, encore moins cartographe. J'associe un coin de rue avec une rencontre, à un moment partagé qui me tient chaud au cœur, à l'endroit où habite untel ou unetelle.
Fun (pas du tout drôle, à vrai dire) fact, pendant une grosse année, j'ai arpenté Paris et quelques concerts / expos / films / spectacles / parcs avec une personne dont j'espérais qu'elle me ferait du bien, en fait pas du tout, même plutôt l'inverse. Logiquement, il y a plein de lieux marqués par des souvenirs. La bonne nouvelle c'est que près de quinze ans après, ils laissent gracieusement de la place pour les nouveaux.
A moi Paris !
On se voit quand ?
Note
[1] Et d'ailleurs, vous sentez, le matin, quand j'y monte pour un café, ou juste prendre l'air et contempler, que je choisis ma vue en fonction de ce que d'aucuns m'évoquent et que de là je vous envoie une pensée aérienne ?
Commentaires
Je connais presque bien 16me entre Longchamp, Pompe lycée Janson de Sailly, le 12me pendant 9 ans jeune épouse avec 2 gamins, époux bossant dans le 13me.Après son décès, un peu de Neuilly, du Saint-Cloud...enfin retour dans la capitale, les cinémas à haute dose, secteur prestigieux, la figure que tiraient mes visiteurs, qui n'auraient pas voulu faire mon job, mais quand même la Mume studio ouvrant sur la place de l'Alma...ascenseur bus et métros en bas de l'immeuble ,salle de bain. Les femmes du 6me étages c'étaient nous, ce logement faisait partis de mes gages, transformés en euros tout additionnés...mais hélas pas inclus en cotisations retraites. Dire que je suis amoureuse de Paris ...c'est un euphémisme dingue j'en étais !!! J'ai connu les fonds de culottes en lessives de ce monde qui se croit "grand"...qui ne survivrait pas sans les esclaves...J'ai savouré ma "chance" j'ai exploité le filon pas d'homme plus d'enfants...alors :-D :heart: :mute:
Chemin différent mais pas que : Wild 95 pendant 29 ans, puis Parisien pendant 7 ans et maintenant dans le quiet 78...Le pire c'est que si j'allais à Paris en mode touriste ou pour des visites en étant valdoisien, j'ai arrêté les visites touristiques quand j'étais parisien et j'y vais maintenant épisodiquement. J'ai failli y travailler. Quant à Madame, elle est parisienne de naissance alors forcément, il y a une relation amour-haine, haine surtout envers les parisiens si peu respectueux de leur ville.
La géographie ou cartographie du cœur, des amitiés, des bons moments qui n'effacent pas mais apaisent les mauvais. Paris me fait ça aussi. Et, à l'inverse de toi, j'ai toujours voulu y habiter et travailler. Au-delà du periph à moi la peur... et encore aujourd'hui il faudra me donner de solides arguments pour passer le periph
la mume j'ai le sourire aux lèvres à l'idée de toi profitant !
Iceman Paris et ses parisiens, une source inépuisable d'imprécations et de ravissements, j'ai l'impression :)
Laurent même pour venir me voir ?
Ça serait chouette de se voir pour un déjeuner à Paris un de ces quatre ❤️
Luce quand tu veux !!
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