A journalist I like, who also happens to be an author (perhaps the other way around) frequently remarks during interviews that being a writer is a bit of a pathetic job. Sitting right there and writing stories, you know. Not a very serious occupation.
Compared to what, though? True, the guy who collects your garbage or the one who unclogs your toilets are very useful and daily heroes that we often forget to celebrate. They surely deserve more recognition. Teachers, nurses, doctors can make a lasting impact (for better or worse).
But if writers are truly so pathetic, why do tyrants burn books to secure their power?
Stories have been one of the most ancient ways to share ideas, to enrich them. We continue to admire Homer (whoever the storytellers were) who predates Jesus-Christ, we cry for “Tristan and Iseult” nearly a millennium after their initial written iteration.
Pathetic, the ones who shared their stories?
And these are merely two examples. I could go on for days (but English is not really my strong suit so I am trying to keep it short).
Stories are essential. They take us on countless journeys through space and time, offering glimpses into entirely different minds and places, real or imagined. They fuel our creativity and imagination, giving meaning to our profound emotions. They nourish our souls, fostering our humanity and empathy.
Those who possess the ability to craft them undertake the herculean task of leading us into the worlds they've meticulously constructed. Worlds that will be ours to explore for a few hours (and sometimes more).
So, if you ask me if writing is a pathetic job, my answer is obviously a big no.
Books and stories are an essential part of who I am. They have kept me alive more than once, serving as my shelters and sanctuaries.
You could say I'm just one among seven billion individuals. However, I feel that we are far more than that when it comes to recognizing writers as our heroes (except for Marcel Proust and Sally Rooney, though).
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Pardon, les copains non anglophones, pour cet interlude. Et pardon pour les anglophiles d'avoir torturé votre langue d'élection.
Au cas où certain(e)s parmi vous ne liraient pas l'anglais, voici la version française (c'est super dur de traduire sa pensée dans une langue qui n'est pas la sienne puis de se retraduire dans l'autre sens, je vous le dis. Totale admiration à celles et ceux qui font ça tout le temps !)
A propos des romanciers
Un journaliste que j’aime bien et qui a également publié quelques livres (ou un romancier qui est également journaliste, allez savoir), dit souvent dans les interviews que romancier, c’est un boulot un peu pathétique. Rester assis toute la journée et écrire des histoires n’est pas une activité très sérieuse.
Mais sérieuse par rapport à quoi ? Certes, l’éboueur qui ramasse nos poubelles ou le type qui vient déboucher nos toilettes sont très directement utiles, nos héros du jour, très largement sous-estimés. Oui, les enseignants, infirmières, médecins, peuvent laisser une empreinte dans nos vies, pour le meilleur ou pour le pire.
Mais si les auteurs sont si pathétiques, pourquoi a-t-on brûlé tant de livres dans des autodafés (ça se dit au pluriel, autodafé ?) ?
Les histoires sont l’un des moyens les plus anciens de partager des idées, de les enrichir, de les faire voyager. On continue à admirer Homère (qui que soit Homère) qui date d’avant la présumée naissance de Jésus-Christ. On pleure pour “Tristan et Iseult” près d’un millénaire après les premières versions écrites de leurs histoires !
Est-ce que celles et ceux qui ont créé leurs histoires sont pathétiques ?
Les histoires sont essentielles. Elles nous emmènent dans des voyages infinis à travers le temps et l’espace, nous offrent des aperçus sur des âmes si profondément différentes des nôtres, nous font visiter des endroits incroyables, réels ou imaginaires. Elles alimentent notre créativité, notre imagination, elles donnent du sens à nos émotions si puissantes. Elles nourrissent nos âmes, élèvent notre humanité et notre empathie. Ceux qui ont le talent de les fabriquer ont l’immense tâche de nous prendre par la main pour nous emmener dans des mondes construits par leurs soins. Des mondes qui vont devenir les nôtres, pour les quelques heures que vont durer leur exploration (parfois tellement plus).
Donc, à mon humble avis, non, romancier n’est pas un boulot pathétique.
Les livres et les histoires sont pour une part centrale et essentielle de qui je suis. Ils m’ont gardée en vie plus d’une fois, refuges et sanctuaires de mes moments difficiles.
Alors oui, on pourrait dire que je suis une sur sept milliards d’humains. Mais j’ai l’impression qu’on est bien plus nombreux que ça à trouver que les romanciers et autres raconteurs d’histoires sont nos héros (à part Marcel Proust et Sally Rooney).
Commentaires
Pareil, dès mon plus jeune âge !
Franck copain ❤️
heureusement que j'ai les livres dans les durs moment de la vie ou quand la vie est belle
lilou oui, hein ? Des bisous madame.
Ah mais que serions-nous sans les romans. Rien qu'un exemple, je venais d'apprendre que G. était gravement malade, j'étais à Paris, loin de C et JP, seule le soir dans ma "chambre de parents". Mon grand frère m'a donné un livre qu'il venait de finir et qui m'a t'il dit, me permettrait sans doute de m'évader. Il s'agissait du Park Jurassic de Crichton. Je me rappelle le bien que cela me faisait de pouvoir m'évader dans cette histoire si loin du désespoir dans lequel j'étais. Toute ma vie les livres m'ont accompagnée, et lorsque je déménagerai l'année prochaine, je sais que ma bibliothèque me suivra où que j'aille.
Valérie merci à celles et ceux qui ont écrit ces livres qui t'ont aidée à garder la tête hors de l'eau :-*
Comme tu t'en doutes, je fais partie de cette tribu-là. (Mais j'aime aussi Sally Rooney)
Les romans, et la fiction en général, sont de mes meilleurs soutiens dans ce monde (et comme je ne crois pas qu'il y en ait d'autres ...)
Minka merci de faire partie de cette tribu ! Pour Sally Rooney, sérieux, j'ai un problème avec ses personnages, il peut lui arriver absolument n'importe quoi, je m'en fous. Mais il en faut pour tous les lecteurs et lectrices !
Hello Anne
such an effort deserves a comment in English !
First of all, I'd bet the journalist-writer is a British person ? With this typical self-deprecation that he/she does not believe in ...
Pathetic is a strange word... yes, in a way it's not a "serious" occupation but, as you explain it so well, it's an important one, Is being a clown not a serious occupation ?
Story tellers not only give us access to the worlds they created, they also give us materials to build our own worlds with their creations.
Actually, I'm not sure being serious is a quality ... being honest, thriving to do it's best, being reliable, etc, yes. But do we need to be serious ?
A century ago, Oscar Wilde wrote "the importance of being Earnest" improperly translated in "l'importance d'être Constant" to keep the pun on the Christian name, but earnest means "serious". And the message of this extraordinary writer was that being serious was a useless burden.
We are many humans like you, and your words are precious
Thank you, Marie-Aude!! I wonder why you made this assumption about who could say such things :-D. I read this sentence in Charlie Chaplin's memoirs this morning: 'The man who makes you laugh is better than the one who makes you cry' (very roughly translated; I'm in a meeting but... priorities!)
It just sounds so british to me ... and I strongly agree with Chaplin (take care of your priorities)
Marie-Aude l'avantage d'avancer en âge, on fait ça un peu mieux, je trouve !
Nan mais sérieux, sans les romanciers, on n’aurait que la réalité à se coltiner… Bonjour l’angoisse, quoi !
Orpheus voilà !
Que serais-je aussi sans les livres "refuges", "évasion "... Depuis mon plus jeune âge et approchant des 80, dans tous les bons et mauvais moments ils sont là .
Heureuse de faire partie de cette tribu aussi !
Ginou :heart:
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