Bon sang de bois, quelle est cette vie trépidante qui m'empêche de bloguer et même, parfois, juste de respirer en me disant "ah tiens, c'est blogable !" ?
De fait, j'essaie de vous épargner (mais si, mais si) les énièmes trouvailles des enfants et du chat et les journées sont trop denses en travail pour trouver l'inspiration ailleurs.
Sauf que me revoilà.
Et même pas pour parler de bonheur, du jour, du mois ou que sais-je.
Non, c'est pour parler d'un truc qui m'énerve au plus haut point.
Dans les sphères des gens qui conceptualisent leur façon d'être parents, après le parentage proximal, il y a la parentalité bienveillante.
Je ventile deux secondes avant de continuer tellement ça m'agace.
Vous connaissez beaucoup de parents qui conçoivent un enfant et expliquent qu'ils vont l'élever dans la malveillance, vous ? Qu'ils seront les pires parents du monde en pleine conscience, qu'ils seront violents à tous points de vue, qu'ils veilleront au mal-être du chiard à chaque minute de sa vie ?
Non.
Pas un seul.
Même les vrais horribles parents ne le font pas exprès, figurez-vous. Ou alors en pensant bien faire, ou que sais-je.
A côté de ça, les parents bienveillants, EUX, n'ont aucun problème à sous-entendre que les autres, parents, ne le sont pas, bienveillants.
C'est comme le parentage proximal : eux répondent aux besoins de leurs enfants, les autres parents, par défaut, non, puisque sinon ils feraient du proximal.
Avant qu'on ne brandisse l'étendard de la mauvaise foi (qui, moi ? Jamais !), oui je sais qu'il s'agit d'une tentative probablement maladroite de mettre des mots positifs sur quelque chose qui leur fait du bien.
Est-ce que ça autorise à devenir implicitement juge de ce qui est bon et qui ne l'est pas ? Je ne crois pas, non.
Et là, c'est comment avec le parentage proximal. Je me retrouve dans une situation à la con où je fais comme eux pour une bonne partie, mais pas le package à 100 % qui garantit l'adhésion au club (ouf). Et surtout une envie violente de décoller toute forme d'étiquette qui me rapprocherait de ça.
J'ai vraiment du mal avec cette façon d'être parent qui consiste à labelliser ce qu'on fait (pour se rassurer de bien faire ?)
Ça m'agresse.
Un jour je chercherai peut-être pourquoi ça m'est tellement violent, ces mouvement de foule vers un dogme ou un autre.
Probablement le fait d'être assez hermétique aux mouvement de foule. Et aux dogmes.
Pour le moment : fuiiiiiir !!!
Commentaires
Salut,
Comme je te comprends ! Moi aussi, les donneurs de leçon qui se croient meilleurs parents que les autres, m'ont toujours emmerdée. Certain(e)s m'ont même dit, à propos de Julien, mon fils autiste, "moi je suis sûre que je pourrais le faire parler" Ben voyons ! Il n'y a ni parents, ni enfants parfaits, chacun fait ce qu'il peut.
Et cette certitude ne m'empêche pas de culpabiliser, et de me dire que j'aurais pu, que j'aurais dû faire mieux avec les miens.
Bref, y a pas de recette miracle. Etre parent, c'est sûrement le métier le plus difficile, et le moins bien payé du monde ;o)
Bisous
Floriane j'en reviens pas qu'on ait osé te dire ça. Au-delà de la méconnaissance crasse de la situation, qui supporterait qu'on pose le même jugement sur n'importe quel autre aspect de sa vie...
Bisous aussi.
J'ai déjà lu sur un forum une femme dire qu'elle laisserait pleurer son bébé pas encore né, parce que "hors de question de se laisser tyranniser dès le berceau", etc. Franchement en lisant ses messages je me demandais pourquoi elle faisait un gosse, je trouvais sa vision de la parentalité glaçante. Mais c'est vrai que si ça m'a autant choquée, c'est bien parce que la plupart du temps, les parents adoptent ces méthodes pour le bien de l'enfant et pas "pour avoir la paix".
Moineau à défaut d'être d'accord avec elle, elle a au moins le mérite de l'honnêteté, en effet. Et je partage ton questionnement sur ses raisons :D
Je dirais que ce qui m'exaspère, pour de vrai, ce sont les gens qui ne se sentent pas assez sûrs des choix qu'ils font et qui se "planquent" derrière des théories (ou qui éprouvent le besoin de convaincre absolument).
Parce qu'encore une fois, si tu regardes le package, sur le contenu, je suis totalement d'accord. Y compris en intégrant que le fait de devenir parent, pendant un nombre conséquent d'années, c'est être absorbé par les enfants et beaucoup moins qu'avant par son nombril :)
héhé, dès que vu ton tweet je me suis précipitée pour lire cet article, pour voir si j'allais grincer des dents ou pas !
Les parents que tu décris, faussement bienveillants, ce sentiment de supériorité, s'ils ne l'avaient pas avec le concept de bienveillance, ils l'auraient avec leur marque de poussette qu'est mieux que les autres, ou leur choix de mode de garde qu'il est le meilleur du monde et les autres n'ont rien compris à ce que c'est d'être parents, tu crois pas ? Et est-ce que c'est pas juste un complexe de supériorité qui traduit un certain désarroi quant à la condition parentale ?
(J'écris moyen français, je me réserve la grammaire pour le boulot, pardon)
Je suis bien d'accord avec toi, je pense que quasiment tous les parents du monde (si on exclut les toxiques, les maltraitants, les bourreaux qui bien souvent ont été d'abord des victimes...) veulent le bien de leur enfant. Mais ça veut dire quoi, exactement, le bien de l'enfant ? Qu'il soit heureux ? C'est-à-dire ? Qu'il travaille bien à l'école ? Qu'il soit entouré d'amis ? Qu'il ait une place dans la société ? Qu'il soit "normal" ? Qu'il soit exceptionnel ? Qu'il soit curieux ? Qu'il sache se taire ? Qu'il apprenne à subir certaines choses, parce que la vie c'est comme ça, qu'il faut en passer par là ?
Je crois qu'il y a tout un ventre mou qui ne se pose pas de questions, alors que ces questions me paraissent fondamentales (après, évidemment, on peut ne pas avoir les mêmes réponses...)
Il me semble que les ennemis ne sont pas ceux qui cherchent à conceptualiser les façons d'être parent (je ne sais même pas s'il y a vraiment des ennemis en fait, dans cette histoire). Ce sont des réflexions que je trouve passionnantes. Ne pas être sûr des choix qu'on fait, douter en général, c'est une posture intéressante, pour élever un enfant on ne peut pas avoir que des certitudes.
L'une de mes seules certitudes concerne les violences éducatives : je ne tape pas ma fille et je pense que les gens qui tapent leur gosses ne devraient pas. Est-ce que ça fait de moi une mère adepte du parentage proximal qui juge les autres ? Je sais pas, je suis pas sûre d'avoir lu toutes les lignes du contrat "parentage proximal" ;-)
Allez, hop, je rajoute un petit pdf sur les VEO qui se parcourt en 3 minutes, et une vidéo de 2h qui développe davantage tout ça :
http://www.sophieblum.net/wp-conten...
https://vimeo.com/117247370
(je juge pas, en revanche je suis GRAAAAVE prosélyte sur la question ! D'ailleurs je suis peut-être un peu hors-sujet, pardon. Zut,il faut absolument que je lise le contenu du pack "parentage proximal")
Je te rejoins à 100% sur les étiquettes-qui-hérissent (sur tous les aspects de la vie d'ailleurs).
De base, celui qui est dans le jugement n'est pas bienveillant ; c'est comme tu l'as dit, il essaye de se rassurer sur ses propres choix.
Dans l'idéal, on pourrait sympathiser avec son incertitude et lui laisser ses jugements, parce qu'il est le seul à qui ils appartiennent, en fin de compte. :-)
(Et j'ajoute tout de suite que je n'y suis pas toujours, dans l'idéal...)
Et le pire c'est que la culpabilisation et cette injonction à bien faire marchent :/
Ça me rappelle beaucoup le "portage" : perso je n'ai jamais "pratiqué le portage", j'ai juste utilisé une écharpe et un porte-bébé pour porter/transporter mes enfants...
"parentage proximal"... késako ?
Le correcteur orthographique de mon navigateur ignore le mot "parentage" et me propose à la place "patentage" ou "arpentage".
Donc, à maintenant 65 ans, après avoir martyrisé copieusement deux gars (33 et 30 ans) à tel point que l'aîné a "fui" au Japon (à ce propos il revient en Comté jeudi soir, après 6 mois d'absence, probablement pour en reprendre une louche. Faut que j'achète un martinet tout neuf pour l'occasion) je me rends compte que je suis passé à côté de quelque chose de fondamental.
J'ai probablement dû construire une sorte de "parentage à tâtons", plus cool d'ailleurs avec le cadet qu'avec l'aîné qui avait servi de brouillon et/ou de cobaye.
Sacrip'Anne, si tu veux des conseils, y compris pour les chatons, n'hésite pas à me demander. p-)
"Est-ce que ça autorise à devenir implicitement juge de ce qui est bon et qui ne l'est pas ? Je ne crois pas, non." <-- Tout se résume parfaitement dans cette phrase non? (mais tout le reste du billet est super bien écrit hein!!)
Le problème, c'est le jugement qu'on porte envers les autres. Parce qu'on se sent coupable, inférieur, pas à la hauteur (oui c'est pareil), défaillant, ou pas sûr de soi...Et du coup, ça crée des dogmes. Et des mouvements de foule.
Et c'est la merde.
Je t'embrasse fort :heart:
Moui un peu pareil, je suis régulièrement irritée par les étiquetages de "parentage" comme si c'était des "techniques" ou des "écoles" et pas un truc qui se décide au coup par coup à chaque minute, et avec lequel on fait comme on peut ("avant j'avais des principes, maintenant j'ai un enfants" continue à être mon mantra, je le prononce au moins une fois par jour depuis trois mois :D). Du coup, effectivement, même quand au fond, tu fais globalement la même chose, ça reste compliqué de se sentir des vraies complicités avec ces parents-là. Ca fait un peu trop euh... "appartement-témoin"? (Bon et puis les gens qui t'assènent que leur façon de faire est LA seule façon de faire, celle qui épargnera à leurs enfants une enfance horrible, on en reparlera avec les psys desdits gamins dans 25 ans, parce qu'ils seront ni plus ni moins épargnés que les autres :-p)
Avec mon fils néophobique alimentaire, j'ai "juste" eu droit à "avec moi il mangerait", ah oui et comment Avec un écarteur et un lance-pierre
Déjà ça m'a prodigieusement gonflée (et je ne me suis pas privée de le faire savoir à celle qui m'a sorti ça (coucou, Maman!!)(oh, salut Belle-Maman!!), j'imagine même pas ce que tu as dû ressentir, Florianne. Et s'il était paraplégique, "avec moi" aurait fait marcher le gamin??
Et bienveillante pour moi ça ne consiste pas tout accepter d'un enfant, aimer c'est aussi frustrer et mettre des limites. Dire non sans expliquer (se justifier plutôt) pendant des heures pourquoi on dit non. Parce que, autant dire oui dans ce cas!!
(tu pourras virer le comm' du d'ssus s'il te plaît? Sais pas pourquoi il m'a collé mon nom en prime!)
On vit une époque où toutes les bonnes idées semblent se transformer en délires aigus parce qu’on les pousse jusqu’au ridicule.
C’est bizarre quand même.
Je crois que ta phrase: « J’ai vraiment du mal avec cette façon d'être parent qui consiste à labelliser ce qu'on fait » peut s’appliquer à beaucoup de domaines, par exemple dans mon métier par « pédagogue » :-))
Tu as bien raison de faire une montée de lait. Tu as farpêtement raison.
Une méthode d'éducation qui pourrait s'appliquer à tout les enfants me semble bien utopique.
Chaque enfants étant différents et je parle même pas des parents.
Je pense surtout qu'en tant que parent on fait comme on peu en espérant le meilleur pour notre enfant.
Le doute, la peur et la culpabilité faisant partie du lot.
Et puis tu as toujours une personne qui pensera "moi je ferait mieux" et ben ma foi va-s’y si t'es la plus forte et fiche moi la paix. Parent c'est pas le boulot le plus simple
Milky mais je me demande bien ce qui peut te faire penser que j'ai besoin d'infos sur les violences éducatives ??!!! :D
Georgia je trouve ça plus facile d'être dans l'idéal IRL que sur le web, sur ce genre de sujets (la communication est forcément sélective). Alors généralement je passe mon chemin.
wildmary oui et puis cet attirail de mots... moi non plus je n'ai pas pratiqué le portage, mais qu'est-ce qu'on a adoré l'écharpe, eux et nous !
mirovinben profitez bien du fiston ! Et des bisous, espèce de pirate !
Floh mais c'est tellement ça, profiter des incertitudes bien naturelles des gens et... bref, je m'agace. Des bisous.
Nasiviru j'aime beaucoup l'idée de l'appartement témoin :) BIsous à toi et au Moineau !
Pascale bah de toute façon, le monde entier sait mieux que nous élever nos enfants !
samantdi oui, c'est vrai. Comme si se réclamer d'un "mouvement" garantissait quoi que ce soit :(
Moukmouk alors non, la montée de lait, non !
lilou et pourtant c'est l'un des plus répandus ! :D
héhé, c'est vrai que je m'adresse à toi mais que j'ai la faiblesse de croire que peut-être d'autres gens liront ce que je raconte et auront envie de cliquer sur les liens !
Je trouve ces liens intéressants même en n'ayant jamais "cheminé" sur la question (enfin la vidéo de Gueguen a vraiment enfoncé le clou de mes convictions quand même, elle m'a hantée longtemps) ; ils me donnent des armes pour discuter sur le sujet : la rhétorique, les battles d'argumentation, c'est pas mon fort, je me rappelle jamais les chiffres et je n'ai pas le culot de balancer "87%" au hasard... Alors si d'autres personnes sont dans le même cas que moi, hop.
Milky n'empêche que ça a l'intérêt de montrer qu'il n'y a pas que les baffes à être violentes.
Merci :)
Moi ce n'est pas tant le côté "secte" qui me gêne (quoique) dans la parentalité bienveillante que le principe de réalité.
La réalité c'est que tu fais au mieux comme tu peux pour tes enfants, mais je trouve que ce phénomène de parentalité bienveillante te culpabilise d'autant plus (comme si tu avais besoin d'être encore plus culpabilisé) quand tu n'arrives pas à l'être à leurs yeux, et le principe de réalité c'est que tu ne peux humainement pas être bienveillant 24/24 7/7, surtout quand tu bosses, que tu es fatiguée etc.
A vrai dire, j'essaie de me détacher du regard d'autrui (que ce soit les bienveillants ou les aficionados des fessées) et d'être parent avec mes tripes, je le fais comme je le sens. Ca ne m'empêche pas de culpabiliser, mais au moins je suis en accord avec moi même.
Franchement, je ne vois pas comment on peut être bienveillant avec ses mômes sans commencer par être bienveillant avec soi-même. Si on te demande de t'oublier, de faire comme si tu ne ressentais rien, alors on n'est pas dans la bienveillance, mais dans le sacrifice. Et ce n'est pas l'exemple que je veux montrer à mes enfants.
absinthe et qui plus est, je ne doute pas que ton pitchoune soit un gamin heureux comme tout <3
Georgia pour moi, la bienveillance, c'est chercher à comprendre l'autre, à partir du principe que s'il réagit comme il le fait, ça n'est pas pour me faire chier mais en fonction de ressorts qui lui sont propres.
C'est une démarche vers laquelle on peut tendre mais ça n'est pas un état permanent, et perso, si je ne suis pas bien avec moi, je ne peux pas être dans cette écoute avec l'autre.
Concrètement, avec les mômes, ça se traduirait par "je vois que tu ne vas pas bien, tu en as le droit, mais là tout de suite je ne peux pas gérer. On souffle et on s'en reparle" (adapté selon l'âge du môme).
Globalement ça ouvre des sas de décompression à tout le monde, j'ai l'impression, et justement, ça permet de s'écouter soi et de ne pas être dans l'obligation de fournir.
Et toi tu gères comment ?
Sacripanne > on fait tout pour qu'il soit un gamin heureux. Les tiens en tout cas, ils font plaisir à voir, vu comment ils sourient sur les photos !
Peut-être qu'un jour j'oserais m'incruster à un de vos pique-nique twittesque, histoire que mon pitchoun et le tien (qui je crois sont très proche en âge) se rencontrent (bon là c'est plus trop de saison ;) )
Bon et sinon, voici une illustration qui démontre parfaitement ce que je voulais dire :
https://www.facebook.com/itsamumsli...
Sacrip'Anne, à peu près comme ça aussi. En laissant la place à ce qu'ils vivent en fonction de mes capacités du moment, et en leur expliquant quand là, pas moyen, je ne peux pas pour le moment.
absinthe excellente illustration ! Oui ils sont proches, et puis j'aurais plaisir à te voir en vrai, aussi ;)
Georgia :)
Je crois comprendre ton idée, mais j'ignore vraiment tout de ces concepts de parentage...
En revanche les donneurs de leçon, les modèles du prêt à vivre m'ont toujours hérissé le poil ! Courage fuyons !
Ah ya des étiquettes sur la parentalité? C'est comme en cuisine alors.
Le parent bienveillant vegan c'est celui qui a l'étiquette en or?
Anita voilà, bon résumé !
Namfarang ah oui ! Médaille d'or !
J'ai décidé une fois pour toute d'être parent toxique, de sorte que j'en recueille les fruits maintenant que je suis vieux.
Andrem tu as absolument raison, c'est beaucoup plus rapide et efficace comme ça !
La discussion continue ailleurs
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