J'ai commencé par en voir un, une fois de temps en temps, pas régulièrement. Venir inspecter le contenu des poubelles de l'immeuble au petit matin, avant le passage de la benne.
Ce matin (jour de passage, donc), il y avait, sur mon chemin dans le quartier, 5 ou 6 personnes, chariot à la main, à faire les poubelles.
Ca colle du poids sur le cœur et l'estomac, de les voir passer, chariot à la main, ou de les apercevoir au long, penchés sur un container. Du poids de l'impuissance...
Je veux dire : qui qu'on soit, quoi qu'on fasse, il faut avoir vraiment faim pour aller se coller les mains et le nez dans les poubelles...
Commentaires
oh mince, effectivement faire les poubelles pour manger...
chez nous les poubelles sont fouillées principalement pour les objets, je ne sais pas combien ils peuvent être, mais visiblement bien organisés, lampe frontale le soir ou la nuit, chariot, ou directement dans le coffre de leur voiture, on voit qu'ils font une tournée.
Dans la liste des travaux à faire dans ma résidence il y a avait "fermer le local poubelle qui est ouvert sur la rue, et quelqu'un s'était opposé justement pour permettre au plus démunis de pouvoir y a récupérer des choses. C'était ma première réunion de syndic, cela m'a fait chaud au coeur de voir des gens réagir comme cela.
Après, moi aussi je récupère des trucs dans les deux locaux à poubelles en particulier du mobilier pour notre terrasse.
Hélas il va falloir s'y habituer car je crains que ce ne soit que le début... Les resto du cœur ont de l'avenir.
Un coup de balai le 22 avril pour essayer de faire changer ça. Me fait pas trop d'illusions cependant...
Flo, je pense, il y a à manger et à utiliser, dans leurs récups.
Eric, qui plus est, il y en a une partie, dans ceux que j'ai vus, du genre à attirer l'opprobre des braves gens sur eux, dans le genre "voleurs de poules"...
Oui oui, balayons fort, que ça soit moins pire.
Oui, comme il y a de plus en plus de gens faisant la manche, notamment dans ma petite ville, où à part le clochard communal connus de tous depuis des années, on en voyait pas d'autre... Pareil l'autre jour, long voyage en métro, 3 changements, 3 métro, autant de quémandeur que ce soit en chanson ou en discoure... pareil au retour, ce n'était donc pas un hasard :-(
Comme dis Éric, je crains que ce ne soit qu'un début !
À Madrid aussi j'en vois de plus en plus... :-(
Comme lecture du jour, je propose ce petit article de Paul Krugman de la semaine dernière, que j'ai lu ce matin juste avant de venir sur ton blog : Pain Without Gain (je l'ai lu en trad. espagnole mais j'ai trouvé cette version française : La Souffrance sans bénéfice) : ou pourquoi on n'en finit pas avec ces mesures d'austérité qui ne favorisent personne (sauf peut-être les spéculateurs, les plus riches, la banque) ?
Gilsoub, mais "tout va très bien, madame la Marquise..."
Tant que les actionnaires vont bien, hein...
Pablo, je viens de me lire toute une série de bouquins sur le monde du travail (boulot, mais aussi intérêt oblige), et je suis une fois de plus accablée par le si petit nombre de gens qui profitent et le si grand nombre qui souffre...
Tant que le dogme ultralibéral sera en place, ça ira de pire en pire, rien à voir avec les élections qui n'ont plus aucun enjeu, puisque tout est dicté par les marchés mis en place par les gouvernants (oui je suis un peu énervé ce matin).
Révoltant à voir, j'ai la chance de vivre dans la brousse où ce phénomène est moins visible, mais je comprends ô combien ça peut être désolant.
Nan mais Tomek, ce qui ne serait pas normal ce serait de NE PAS être en rogne, il me semble...
Idem, vivant au fond des bois je ne connais pas ce phénomène. Notre problème étant de diminuer notre quantité de déchets avec le bac à compost ou le tri sélectif.
Ce qui est jetable pour certains est un trésor pour d'autres. C'est aussi parce qu'il y a plus de déchets qu'il y a plus de chiffonniers non ?
Les gens qui ont faim font les sorties de marché et de restaurants.
L'abondance créée de nouveaux maux, comment gérer tout cela sainement ...
Vivant dans une petite ville (ou ville moyenne)cette situation est moins perceptible, mais dès que je vais à Marseille, ou à Paris, je prends ce problème en "pleine figure" (ou pleine poire , comme on dit ici )et cela me révolte et aussi m'inquiète: je me sens impuissante et pourtant je ne suis pas inactive !
Arkadia, imagine, si tu vivais en ville, ça serait sans doute un problème de survie qu'on réduise nos déchets, finalement... drôle de monde.
Otir, enfin on est encore loin du "sainement" et du "à l'équilibre", je trouve... Tant qu'il y a des gens pour faire les poubelles pour manger, pour dormir, on est dans une société qui n'est pas saine. Et il me semble qu'on s'en éloigne tous les jours.
charlottine, oui, je comprends parfaitement la sensation...
Oui c'est dur de se sentir spectateur impuissant, il va nous falloir organiser plus de "petites" solidarités (en plus d'un changement profond de société, mais celui là nous n'y pouvons pas grand chose).
Nous avons des amis en Grèce qui nous écrivent des mails terribles, nous les avons vu à Athènes il y a un an, la situation était très tendue, mais là, en un an, c'est une dégringolade épouvantable. Soyons fort, soyons solidaire, donnons nos objets dont nous n'avons pas d'usage, et un peu de nos sous à la solidarité organisée type restos du cœur, Emmaüs, etc, même 10€/mois, ça aide, ça soulage, même si ça ne résout rien.
Je suis moi aussi révolté pars cette injustice. Mais aussi je pense que les citoyens non pas encore conscience de se modèle économique inhumain, qui brise les plus fragiles, ou qui joues le pauvre contre le plus pauvre ! Et je voudrais ajouter aussi pour les personnes qui penseraient être a l’abri de cette pauvreté qu’ils se méfient de ne pas tomber eux aussi dans cette précarité !
"Nous savons bien, puisque la maison brûle, que la dernière cartouche de l’ultralibéralisme est de créer de l’invisible là où ça souffre et saigne." (Pierre-Louis Basse)
Sauf que ça commence sérieusement à se voir.
Serait-ce le début de la fin ?
Chez nous tout va bien évidemment, je n'ai encore jamais rencontré de personnes si affamées qu'elles fouilleraient dans les poubelles, nous sommes encore privilégiés, ce qui explique sans doute notre gloire d'avoir reçu le tout nouveau déclaré. C'est fou comme du coup la crise semble loin.
L'impatiente, il y a celles qu'on organise, et puis les gestes individuels, tout petits, à ne pas oublier au passage... en attendant un monde meilleur (...)
julio, je ne sais pas si l'humain n'a pas conscience ou si notre instinct de survie nous pousse à jouer les autruches...
K, c'est rigolo, parce qu'on a eu il y a quelques années à peu près cette conversation avec le monsieur que tu cites. Oui, ça commence à se voir...
Valérie, si ça fait de belles images, alors... ;)
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