Il y a la vie et tout ce qu'elle est.
Pas la peine d'avoir eu une enfance de merde pour se rendre compte que ça ne va pas être facile tous les jours. Il y a ceux qui meurent, ceux qui sont malades, forcément ceux qu'on aime le plus. Il y a les galères, les chagrins d'amour. Il y a le boulot et ses petites et grandes maltraitances.
Il y a la vie.
Ses hauts, ses bas, son temps qui file, ce qu'on voudrait faire durer toujours et ce qui pèse, même quand ça ne dure que quelques secondes.
Certains, face à la vie, se blindent tant qu'ils peuvent.
D'autres pas.
Chacun son choix.
Je fais partie de ceux qui pensent qu'il ne faut pas confondre gentillesse et faiblesse, bienveillance et complaisance. De ceux qui pensent que dans la vie, la force qu'on a, on la puise dans quelques liens humains qui nous grandissent, nous font du bien. Qu'en acceptant le bon, le doux, on devient encore plus à même d'en distribuer et de faire en sorte que ceux qui en ont besoin puissent s'appuyer sur nous comme on s'appuie sur eux.
Oui, il y a du danger à s'abandonner un peu. Celui de souffrir, un jour ou l'autre. Celui de se tromper. Mais il y a, surtout, du bonheur à se sentir pas tout à fait isolé sur la planète. Et de ces intimités, amicales, amoureuses, faire une force plus puissante qu'une carapace.
C'est le choix que j'ai fait et qui fait ricaner, hausser les épaules, sans doute, à ceux qui ont choisi autrement. Ou alors ils font comme moi : il s'en foutent. Chacun sa façon pour peu que ça fonctionne pour soi. Et apprendre à ne pas vouloir convertir le reste du monde à sa propre vérité.
C'est le choix que j'ai fait. Le choix de la douceur. Parce que si on apprend pas à en fabriquer un peu, le reste est vraiment dur à avaler...
Commentaires
Tout à fait d'accord avec toi.
La souffrance sera là, de toute façon : que l'on soit doux ("faiblesse" dans la carapace) ou dur (dans ce cas c'est la carapace qui blessera après avoir "protégé" car elle sera immanquablement trop étroite un jour)...
je ne sais pas si ma finesse teutonne me permet de fabriquer de la douceur. mais en tout cas je sais qu'il y en a encore un peu partout. pas autant que j'aimerai, mais y en a partout ;) je peux témoigner !
bonne journée !
mirovinben, à vrai dire, mais faut pas trop le dire, je ne suis pas vraiment sûre que les carapaces protègent vraiment. Mais si elles conviennent à leur porteur, ma foi, ça me va, tant qu'on ne me force pas à les enfiler aussi.
Flo, non, c'est vrai, cette manie de dispenser des bonnes nourritures à tes invités, ce n'est PAS une forme de douceur :p Pfff. Finesse teutonne, c'qui faut pas entendre !
Tu as raison, c'est la structure "géométrique" des relations, et non pas la dureté intrinsèque du "matériau" utilisé, qui est importante (le graphène comme métaphore).
Pablo, si même la science me donne raison :) (Il est tout joli ton commentaire).
Je ne pense pas que je formulerais les choses de la même manière, mais je suis d’accord : c’est en émettant, autant que l’on peut, du positif, que l’on a des chances d’en faire naître.
Après je reste, je crois, prudent, je garde la peur d’avoir mal, mais mes yeux sont ouverts et je me méfie d’un carapaçonnement intempestif :-D
Hey un Noé !!! Je crois qu'on l'a tous, la peur d'avoir mal, non ?
Le truc c'est dans : la peur n'évite pas le danger, il me semble. Chose que je n'arrive pas du tout à appliquer aux sports de glisse, en revanche, alors qu'avec les humains, plus !
Ah ! cette peur qu'ont nos concitoyens et qu'on entretient savamment afin de mieux les manipuler.
La peur de l'autre en fait partie évidemment ! Pourtant ils sont doux ces échanges entre humains et heureusement qu'ils existent dans ce monde de "brutes" ...
Il y a un truc chez moi qui me fais rire, c'est que j'ai une grosse carapace qui fait bien peur mais qu'il y a toujours eu dans mon entourage des troublions dans ton genre pour la faire voler en éclats de rire et de douceurs. Me laissant stupéfaite de tout cet amour donné, comme ça, sans prévenir. ça me fait rire parce que je me dis toujours que c'est fou comme ma carapace peut être dure à certains et perméable à d'autres et que cela soit totalement indépendant de ma volonté (consciente en tout cas)
Madeleine, en l'espèce je crois que c'est une peur naturelle depuis qu'on sait créer des liens affectifs. Perdre l'autre est une souffrance. Laisser quelqu'un avoir une forme de pouvoir sur nous est un risque de souffrance. Pour autant, si on ne fait qu'écouter cette peur, on ne ressent pas, non plus, le bon :)
Luce, :blush: !!! Je crois que Pablo a raison et qu'il s'agit de géométrie des êtres humains, ceux à qui on ouvre la porte de la carapace parce que, d'une certaine manière, par ce qu'ils sont, ils ont la clé (ou ils sont une clé ?). Et puis apprendre à refermer la porte aussi (merci toi pour l'apprentissage).
Mais tant qu'on ressent les élans, dans les deux sens, ceux qu'on émet, ceux qu'on reçoit, tout va bien :)
Alors là chapeau très juste et très beau ! Bien sur il ne faut pas se mentir à soi-même, mais moi je me suis toujours dit si mais parents sont toujours gentil et bien veillent avec tous le monde sais qu’il y a plus à obtenir qu’a perdre !
Billet qui sème des graines de réflexion, tout haut...
Le constat sur la peur de la perte, nous le partageons dans notre condition d'humains, non ?
Pour ma part, j'envisage bien ces choses-là par la simplicité, la tranquillité. Le contact, l'entrée en contact, pas sur le reculoir.
Pas d'interprétation à priori, pas d'intrusion.
Et j'aime bien aussi dépasser l'apparence, ne pas me laisser piéger par elle. Un côté confiant ? I don't know.
Merci julio :)
K, oui, ça me parle, le côté simplicité et confiance, étonnant, non ?
Sûr! Ne nous privons pas pour arrondir les angles en douceur tant que c'est possible. Malheureusement, parfois...
La Sauterelle, c'est justement pour ces parfois qu'il m'est nécessaire, là où il n'y a pas besoin de se protéger, de cultiver la douceur. Exactement pour ça !
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