lundi 14 mai 2018

Le lac qui n'était pas là

Pour faire écho aux promenades de Franck et à la demande de Gilda, voici donc la légende familiale du lac de Sainte Croix, alias le lac qui n'était pas là.

C'était l'été et il faisait chaud. Cette situation, bien que parfaitement habituelle dans le Var à cette période, était d'autant plus insupportable que la jeune fille au pair qui nous accompagnait et moi avions chopé la varicelle de mon petit frère.

Chaleur, sueur, gratouillis, interdit de toucher, pas de soleil, pas d'eau de mer. Des vacances pas comme les autres.

Pris de pitié par notre état lamentatif et sur la fin de la maladie, Papa a décidé de nous emmener en balade dans les terres, pour y profiter d'une fraîcheur relative.

A cette époque lointaine le GPS n'existait pas en version "pour les particuliers" et nous naviguions avec une bonne vieille carte Michelin, impossible à remettre dans ses plis. Quand je dis nous, la mission revenait à ma pauvre Maman qui a bien des qualités mais pas celle d'être à l'aise avec une carte en voiture et qui se faisait houspiller régulièrement.

Nous en étions exactement à ce point. Papa lui disait "mais regarde, il y a un énorme lac, là, tu vas bien le voir sur la carte".

Et Maman, en pleins sentiments mêlés, je suppose, de dire timidement puis moins : "mais non, je te jure, il n'y a pas de lac sur la carte".

Situation ubuesque qui a duré quelques minutes.

Si on avait eu accès Wikipédia dans les téléphones portables pas encore inventés, on aurait su immédiatement que le lac de Sainte Croix était un lac artificiel et relativement récent[1]. En tout cas plus que le millésime de la carte dans la boîte à gants de Papa.

Tout ceci s'est terminé dans l'hilarité générale autour dudit lac quand Papa nous a dit "ok pour une baignade en eau douce" et que le simple fait d'enlever nos t-shirts a créé un grand vide autour de nous. Miam les petits boutons.

Note

[1] 1973, me dit justement Wikipédia

lundi 7 mai 2018

Dans les joies il y a ça

Hier, Lomalarchovitch est venu m'assister dans la confection d'une quiche aux épinards frais.

On papotait en travaillant quand soudain il s'interrompt pour me dire : "j'aime qu'on s'entende bien".

Ben moi aussi mon p'tit gars, mon crapaud, ma crevette géante.

Et il enchaîne sur : "j'aime parler avec toi".

J'aime aussi, mon chat, mon chevelu.

Alors je lui dis que c'est ça, aimer.

Et lui : "J'aime aimer".

Alors je songe que j'ai fait un truc dans la vie pas trop mal. Et que ce moment sera précieux quand il sera plus grand, plus loin de moi.

En plus figurez-vous que la quiche lui a fait ré-aimer les épinards qu'il adorait mais n'aime plus mais si de nouveau.

Avec un peu d'aide de co-cuisine et beaucoup de Popeye (regarde comme tes muscles sont gros !!!")

Un joli dimanche, hier.