L'autre jour, j'avais rendez-vous chez l'ORL-qui-m'a-dit-que-tout-va-bien à l'heure du déjeuner.
Mon Enchanteur m'y a gentiment accompagnée, et comme j'avais pris l'après-midi en congé, nous avions prévu de rendre visite à une amie après.
Entre les deux, une urgence, se nourrir, et plutôt vite.
Nous voilà donc, guillerets et rassurés, un peu affamés aussi, devant le McDonalds[] de la gare de la ville où nous étions.
Devant le dit fast-food, un monsieur me demande une pièce. Que je n'avais pas, comme souvent, j'ai rarement de la monnaie sur moi. Il me demande alors si je peux lui payer un sandwich alors j'ai dit oui, et même un menu, on est entrés.
Mais maintenant chez Mc Do il faut commander sur une borne ! Or, ma connaissance des menus est si faible que je me retrouve comme une poule qui a trouvé des bretelles. Je propose donc au monsieur de choisir ce qu'il veut. Il cafouille lui-même un peu, mais au final, nous voici partis dans la (longue) attente de nos menus. A table. Je crois que je ne vais pas me remettre du fait d'aller au Mc Do et d'attendre qu'on me serve à table.
Quoi qu'il en soit, voici nos plateaux. Avec mon menu, celui de l'enchanteur, celui du monsieur et un burger de plus. Je me dis que bah, il doit avoir faim.
Pas du tout, il constate la présence d'un sandwich en trop !
J'ai donc trouvé la deuxième personne du secteur après moi inapte à se servir d'une borne.
On a échangé quelques politesses sur qui mangerait le sandwich, je lui ai proposé de l'emporter, il a refusé poliment. Et du coup après son menu, c'est Noé qui a mangé le sandwich (commandé en trop) du SDF. Le vil !
Quoi qu'il en soit c'était un de ces moments où la conscience du privilège est forte. J'étais contente de servir à quelque chose ce jour là et me suis sentie très maladroite. En lui proposant de s'assoir avec nous (je me disais qu'il devait se faire lourder plus souvent qu'à son tour et que manger assis, c'est plus cool, mais ça se trouve il n'avait pas envie, ou ça le gênait et il n'a pas osé refuser), en ne trouvant pas de sujet de conversation sans me dire que j'allais l'embarrasser avec un air de Bécassine Béate qui descend de son petit nuage rose.
Bref.
On était côte à côte dans des mondes violemment distincts. Je ne suis pas sûre que ça soit le monde de mes rêves.