Il y a, dans ces phases d'intense douleur que sont les deuils, ce phénomène contre lequel on ne peut rien.

Nous ne souffrons pas tous de la même façon. Et la manière de l'un d'exprimer sa peine peut, parfois, venir violemment marcher sur les pieds de l'autre.

Pour autant, il n'y a pas de vérité, il n'y a pas une manière de souffrir, d'être triste. Et sans doute, le début du deuil commence dans la nécessité de "faire de la place" aux façons d'avoir mal qui ne sont pas les nôtres ?

Samedi matin, il y avait un vent frais et du soleil.

Et beaucoup, beaucoup de monde.

C'était très dur. Et très beau.

Je garde dans mon cœur, en vrac et sans ordre, les embrassades avec les sœurs de François,comme si on se connaissait mieux et depuis si longtemps, la représentation des blogueurs avec Gilda, Tarquine, Traou, Gilsoub venus porter vos pensées en plus des leurs.

Le sourire de Benoît, si empressé à nous encourager à ne pas (trop) pleurer, parce que la vie continue.

Les mots de Pierre, si familier avec son père dans l'élégance et la noblesse des mots choisis pour son au revoir.

Les regards de Marie, si familière avec son père dans ses silences pudiques.

Les mots de la famille de François, si touchée par les témoignages venus des blogueurs, heureux de voir le voir ainsi honoré, si apprécié. Ils ont beaucoup remercié pour ça et je vous le transmet.

Nos câlins avec Louise, au rythme des mots de sa maman.

Luce. Ses mots, ses larmes. Ses rires. Sa générosité et son empathie, qui ont fait place à chacun dans le respect de nos tristesse. Sa force et ses fêlures. Son immense beauté dans son infinie détresse. Tout ce qu'il y a d'elle que je ne peux pas vous décrire parce que ça se passe en vibrations, en ondes. La confiance en elle et la peine avec elle.

Luce, ma magnifique, ma blessée, ma toujours beaucoup, dont la simple évocation de la peine suffit à coller des larmes dans les yeux de ceux qui l'aiment.

C'était très beau et très dur.

Tarquine a lancé l'idée que nous avons aussitôt adoptée de dédier le Paris Carnet de juillet à la mémoire de François, pour boire un coup, pour rire de nos souvenirs, pour ceux qui ne pouvaient être là ni à Paris ni à Tours samedi, ou bien pour ceux qui ont envie de se retrouver, de poursuivre le lien qu'il a créé entre nous.

Rendez-vous le 4 juillet, donc, pour ceux qui veulent.

9 juin 2009

(Les mots des blogueurs et quelques nez de clowns en gigogne)

Commentaires

1. Le lundi 11 juin 2012, 09:26 par Pablo

Merci, Anne.

2. Le lundi 11 juin 2012, 10:11 par Sacrip'Anne

Ben y a pas de quoi, Pablo, il me semble.

3. Le lundi 11 juin 2012, 10:43 par Madleine

Des pensées encore et encore pour elles ...

Des bises pour toi.

4. Le lundi 11 juin 2012, 11:04 par Raphaelle

J'ai beaucoup pensé à elles samedi ... des bises ...

5. Le lundi 11 juin 2012, 11:12 par Sacrip'Anne

Merci pour elles, les filles.

6. Le lundi 11 juin 2012, 13:02 par Luce Luciole

Anne, J'ai dit aujourd'hui à ma psy, "donner de l'amour c'est ce qui me tient debout aujourd'hui" J'ajoute qu'en recevoir est ce qui me sauve du désespoir. Et merci, tu sais pourquoi, pour tout entre autres choses. Je t'aime.

7. Le lundi 11 juin 2012, 13:32 par Sacrip'Anne

Luce Luciole, moi aussi je t'aime :heart:

8. Le lundi 11 juin 2012, 14:07 par Obni

Sacrip'Anne> Ces mots que tu as écrit sont émouvants. La blogosphère que je connais, vit un drame mais se renforce aussi par des liens qui dépassent la simple écriture de commentaires, de billets ou de partage. Il y a une communion d'âme.

9. Le lundi 11 juin 2012, 14:11 par samantdi

Dans ton billet, ce qui me frappe le plus, c'est le préambule, qui me ramène des années en arrière... Quand on parle de la mort des gens qu'on aime, on a tendance à croire que le chagrin réunit dans une sorte de communion collective, mais ce n'est pas aussi évident. Il y a des manières bien différents d'aborder le deuil et elles sont parfois difficilement compatibles... Ça peut parfois rajouter encore du chagrin au chagrin.

Et c'est bien de le dire, d'en parler parce que le jour où on y est confronté, on sait alors que ce n'est pas de notre fait, le chagrin prend souvent la forme de la colère, et la colère a besoin des conflits pour s'exprimer.

En tout cas, merci de nous avoir représentés, je savais que tu y étais et c'était comme une part de moi-même.

10. Le lundi 11 juin 2012, 14:14 par Sacrip'Anne

Oui, Obni, je le ressens comme ça aussi.

samantdi, c'est malheureusement un phénomène que j'ai pu découvrir très jeune... et comme tu dis, c'est bien de le savoir, même si parfois, au cœur du chagrin, on a pas tellement les moyens de prendre du recul.

Et merci, vous étiez très présents avec nous, par nos pensées, en parlant de vous,...

11. Le lundi 11 juin 2012, 14:26 par lilou la teigne

De bien beaux mots, de biens belles pensées.....amitié et amour en partage.
Merci madame cela fait chaud au coeur

12. Le lundi 11 juin 2012, 15:59 par Sacrip'Anne

lilou, y a que ça de vrai, pas vrai ? ;)

13. Le lundi 11 juin 2012, 17:07 par Charlottine

Merci, Anne . Je t'embrasse

14. Le lundi 11 juin 2012, 19:07 par julio

Bien là ! Très beau quelle sensibilité quelle élégance !

15. Le lundi 11 juin 2012, 19:50 par jathenais

Serais bien montée... passez une belle soirée

16. Le lundi 11 juin 2012, 22:20 par K

Les pensées - et même de loin, et même sans connaître, juste par ce qui s'en est écrit - étaient là.
Il y a beaucoup -en bon, en bien -à méditer et partager dans ce billet. Merci.

17. Le lundi 11 juin 2012, 23:17 par Gilsoub

Oui, c'était très émouvant...

18. Le mardi 12 juin 2012, 06:42 par Valérie de haute Savoie

Bon 4 juillet :)trop loin pour venir et trop timide aussi, comme le 9 juin j'aurai une pensée très forte pour Luce et pour vous ses amis.

19. Le mardi 12 juin 2012, 08:47 par Sacrip'Anne

Merci tout le monde et Valérie, on ne me la fait pas, on SAIT que tu es cap de surmonter, hein...

20. Le vendredi 15 juin 2012, 00:14 par Otir

Nous ne souffrons pas tous de la même façon. Et la manière de l'un d'exprimer sa peine peut, parfois, venir violemment marcher sur les pieds de l'autre.

Voilà qui est un bien intéressant préambule, à un récit qui est non seulement émouvant, mais qui a atteint son but, en ce qui me concerne. Et j'écris, avec quelques jours de décalage, comme souvent, mais avec le noeud qui me serre la gorge, ce commentaire pour te remercier, ainsi que les autres blogueurs, d'avoir représenté notre chagrin et notre souhait de nous associer au deuil des familles qui pleurent François. Merci.

21. Le vendredi 15 juin 2012, 08:21 par Sacrip'Anne

Y a vraiment pas de quoi, Otir. Mais merci de tes mots, toi.

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