mercredi 13 juillet 2016

Grossièretés de bureau (notice pour Franck !)

Je crois que j'en ai déjà parlé ici, mais l'une des joies de mon boulot c'est "ma bande" (de deux principaux) collègues amis.

Depuis plusieurs années qu'on bosse, mange, fait les trolls, prend l'air, j'en passe, ensemble, on a même développé un méta langage compréhensible de nous seuls, je pense.

Et puis comme ça ne suffisait pas, on est en train d'inventer une nouvelle langue.

Bref. Ça met du baume au coeur dans les journées difficiles.

Je ne me souviens absolument comment ça a commencé, mais un beau jour, on a commencé, quand on allait manger hors du restaurant d'entreprise, à envoyer des photos aux absents qu'on aurait bien aimés avoir avec nous.

Des photos très gracieuses à bases de majeurs levés devant des verres plein d'alcool.

On en a donc une sacré collection dans nos smartphones respectives et l'expression "envoyer un fuck" fait partie de notre langage courant.

Et pourquoi on leur envoie des fucks ? Pour dire "tu nous manques", "à bas les soucis" "fuck les emmerdes, vive les terrasse", "la prochaine fois si t'es pas là on fait mettre l'ardoise sur ton compte", "allez viens, on prend ta commande et t'arrives".

Bref, ce geste fort grossier s'est transformé, en la situation, en pensées tendres pour les absents.

Aujourd'hui on avait un pari en cours qui a abouti au champagne gourmand (oui, le champagne gourmand, ce truc décadent, c'est génial).

Du coup, envoyer juste à la destinataire du fuck, c'était pas assez.

Il fallait partager.

Voici. C'est fait.

Je sais, un exemple terrible pour la jeunesse et les bonnes mœurs.

Même pas honte.

mercredi 2 décembre 2015

La chasse à la baleine

Y a des jours, vous êtes content(e)s que les vêtements tombés du placard le matin correspondent finalement aux péripétiesqui vous attendent.

Par exemple, quand vous vous retrouvez en fin d'après-midi en pleine chasse à la baleine.

C'est ce qui m'est arrivé lundi. On avait, avec deux collègues, rendez-vous avec une agence de communication. Pour ceux qui ne m'ont jamais vue en vrai, il faut savoir que je fais des gestes en parlant. Potentiellement de grands gestes.

Or donc sur le dernier tiers de la réunion, je sens au détour d'un de ces gestes illustratifs un truc désagréable qui me rentre dans le sein droit.

Pour avoir déjà vécu cette sensation déplaisante [1] j'ai identifié sans peine le coup de la baleine de soutif qui perce sa gaine de tissus et prend sa liberté, après avoir subi les contraintes du job un peu trop longtemps à son goût.

Il se trouve que j'avais une chemise / tunique ample à large encolure. Ce qui m'a mise tout de suite dans l'embarras (si elle remonte d'un centimètre, impossible de cacher le truc, tout le monde va la voir) autant que dans la possibilité d'intervenir illico presto.

J'ai donc pris une posture un peu étrange en mode "allangui, mais je cache mon décolleté d'un bras" et de l'autre, ait profité de la forme de demi-cercle de la baleine pour la pousser hors de sa gaine en exerçant une sorte de rotation en passant par le bas du vêtement.

Une fois dégagée, fort heureusement sans trop d'encombres, je l'ai récupérée toujours par le bas et donc sous la table[2], je la récupère.

J'ai ensuite terrassé et plié tant que j'ai pu la baleine (connue pour sa souplesse) pour la mettre dans la poche de mon pantalon.

A la fin de la réunion, j'ai évacué ma baleine dans la corbeille à papier [3]

Mes collègues assurent n'avoir rien vu. Quant aux trois messieurs de l'agence, ils ont été polis. Morale de l'histoire : soyez toujours prêts pour la pêche à la baleine.

(Et sinon, je vais vous embêter encore un peu avec tout ça, mais que ceux qui trouvent que c'est une bonne idée n'hésitent pas à relayer, et pourquoi pas soutenir avec un petit don notre projet "Tous bons élèves !" à l'école Langevin Wallon de Colombes)

Notes

[1] il y a même une fois où j'avais dû retirer mon soutif, en le faisant passer par mes manches, à un feu rouge, tellement c'était intenable

[2] comme quoi les vêtements du haut pas rentrés dans le pantalon, c'est pas juste une question de style, c'est aussi se préparer à toutes les situations

[3] car l'expérience m'a déjà montré plusieurs fois que la gaine recousue, en tout cas par mes soins, ne suffirait pas à contenir la baleine plus de quelques heures

lundi 20 avril 2015

Va bien te faire cuire le postérieur, Vincent Delerm

Or donc.

Je n'ai AUCUN jugement sur le fait que des gens puissent apprécier le tour de chant de ce type, coincé en pleine mue, qui enfile des clichés comme d'autres des perles. Perso, je trouve ça physiquement douloureux de l'écouter, mais j'essaie au maximum de l'éviter et on s'en porte bien lui et moi.

Ok, le monde ne me semblait pas plus vide quand, n'entendant plus parler du type, je pensais naïvement qu'il avait fait carrière dans autre chose que la chanson, mais bon.

La semaine dernière, il a surgi dans ma radio. Comme j'étais accompagnée, nos bavardages ont couvert le son de la chanson et ça s'est passé (mais diable que c'est douloureux).

Sauf qu'après la chanson, il y a eu commentaires variés de lui et des chroniqueurs sur l'appel d'Alexandre Jardin (les Bleus Blancs Zèbres pour ceux que ça intéresse. Et que le type, déjà pas très sympathique vu de ma paroisse, commence à laisser tomber un méprisant "moi j'aime bien que les types qui écrivent les livres restent à leur place".

Alors là, pour le coup, c'est le "chanteur" qui aurait dû rester à la sienne.

Qu'on aime ou pas Alexandre Jardin, sa vie, son oeuvre, il se trouve que ce type bosse depuis des années sur l'alphabétisation. Oui, ce truc qui permet aux gens de décrypter toute la journée, du panneau indicateur à la profession de foi politique, du contrat de travail au roman qui permet de s'évader un peu.

Un sujet assez majeur, donc, tout le monde n'étant pas né dans un milieu favorisé qui permet de se la ramener avec ses études littéraires (je sais de quoi je cause, je fais partie de ces gens pour qui lire est aussi accessible que respirer).

Qu'Alexandre Jardin manifeste son manque de foi dans la chose politique en disant "regardez, ici on fait bouger des idées et ça marche", c'est plutôt plus constructif que de soupirer mollement en trouvant des bonnes raisons à ne rien faire.

Qu'il soit auteur devrait-il le disqualifier de vouloir apporter sa pierre à l'édifice ?

Qu'il s'empare, justement, d'un rôle de citoyen, parce qu'il a envie d'autre chose (qu'on juge ses idées bonnes, mauvaises, pragmatiques ou idéalistes), c'est plutôt plus glorieux que de soupirer mollement dans la radio en disant que ouais, chacun sa place.

Victor Hugo aussi, qui a quand même fait des changements de cap politiques assez notables pour qu'on les remarque, il aurait dû "rester à sa place d'écrivain" ? Derrière l'écritoire, sors nous un best seller à intervalles réguliers et surtout ferme ta gueule, tu vas agacer le petit Delerm ?

Quoi qu'il en soit, que ce "chanteur" préfère rester à sa place, c'est une chose. Qu'il ait potentiellement lui-même des activités tournées vers le monde qu'il entoure mais qu'il préfère ne pas médiatiser, c'est une possibilité.

Qu'il ait un avis arrogant et définitif sur les gens qui ne font pas comme lui ne fait que me le rendre, si possible, encore plus antipathique...

Du coup je me souhaite une nouvelle quasi décennie sans nouvelles de sa part, mon monde s'en portera mieux.

vendredi 12 septembre 2014

Vous le nourrissez ?

Alors j'avais complètement oublié cette expression.

Je l'imagine volontiers très un peu datée car la plus jeune des dames qui nous a posé la question doit avoir allègrement passé le cap des 70 ans.

"Vous le nourrissez ?"

Comment résister à la tentation ?

Comment répondre sérieusement à cette question ?

On a pensé très fort le "non, ça coûte trop cher", le "ah bon, il faut ?", le "non, mais on l'arrose beaucoup" (palme de la meilleure réponse à ce jour, décernée à mon Enchanteur).

Je sais bien que c'est une façon pudique de ne pas parler de boobs, hein.

Mais dans le genre héritage hypocrito-con venu du fond des âges, quand même.

Donc oui, on le nourrit. Mais sans nichonnage. Et vu sa courbe de croissance et son insolent bien-être, il a l'air de survivre plutôt bien.