mercredi 4 mars 2015

Liebster Award

Dame Ambre est une jeune femme que j'affectionne particulièrement, sans la connaître beaucoup. Elle a une forme de générosité absolument solaire et désintéressée qui la rend tout à fait spéciale. Et elle m'offre, cette fois, un questionnaire.

Je crois que ça fait des années que je n'ai pas répondu à un questionnaire sur les blogs, ça me rajeunit. Alors nous voilà, comme en 2009, ok ? ;-)

Onze chose que vous ne savez pas de moi :

  1. Je n'aurais jamais cru il y a presque douze ans, quand j'ai commencé à aligner des mots sur les internets, à quel point ça allait changer et modeler ma vie. Et à quelques détails près, je suis heureuse de la surprise.
  2. le corollaire, c'est qu'avec certaines et certains qui se reconnaîtront, on a eu l'occasion de se dire que ça faisait plus de dix ans qu'on se connaissait. Internet, pour sûr, ça éloigne les gens. C'est curieux de se dire que ces humains dont on ne connaissait ni les couleurs, ni les sons, parfois pendant longtemps, sont maintenant parmi les amis les plus proches.
  3. Le pire dans tout ça c'est que je ne me lasse pas de faire de nouvelles connaissances de gens avec qui ça tilte dans un échange, dans des mots, dans des rires partagés.
  4. L'ère héroïque du blogage compulsif et des billets aux commentaires déchaînés me manque parfois (même si de temps en temps, on a des résurgences !). C'était dévoreur de temps mais tellement riche, drôle, passionné. Ok, la contrepartie c'était de subir les skyblogueurs.
  5. Malgré tout ça, il y a des choses que je ne dis plus, même derrière le verrou.
  6. J'ai décidé que ça suffisait d'essayer de comprendre et de discuter avec les gens qui ont des problèmes psychiatriques et/ou relationnels et qui n'ont aucune vraie envie que leurs problèmes s'arrangent. Mais qui voudraient bien que vous fassiez les choses pour eux ou à leur façon pour que ça ne soit pas inconfortable. Qu'ils aillent se faire cuire le cul. Chacun sa merde.
  7. Je suis plus que très fatiguée, parfois excédée, parfois tellement tellement qu'un bout de désespoir pointe son nez. Ça ne m'empêche pas de me dire que je vis une période plutôt sacrément heureuse.
  8. J'ai parfois réussi à fermer ma grande bouche auprès des principaux intéressés quand quelque chose dépasse mon entendement, ou ma conception du "ça se fait / ça ne se fait pas". Parfois, hein, pas toujours, faut pas rêver.
  9. Je suis agacée parce que ma voiture n'est pas très pratique pour notre vaste marmaille, mais qu'il n'y a pas trop le choix en ce moment, c'est pas le bon timing pour flamber les éconocroques dans une nouvelle plus grande et plus pleine de portes. Ça m'agace de m'agacer sur un sujet aussi bassement matériel. D'autant que je l'aime bien, ma voiture. Mais néanmoins (oreille en plus) ça m'agace.
  10. Je fais la blague néanmoins, oreille en plus, au moins une fois par semaine au boulot. Quand ils sont lassés, j'enchaine avec "l'un n'empêche Melba".
  11. Je n'arrive toujours pas à apprécier le boulot d'Alexandre Astier, ni à finir un bouquin de Marcel Proust. Dans les deux cas, finalement, je m'en fous un peu, malgré l'envie de certains (pas les mêmes) de transmettre leur flamme absolue à propos de l'un, de l'autre ou des deux.
  12. Bonus track extra spécial pour vous : quand j'ai vu le titre de ce billet, au lieu de Liebster Award, j'ai "vu" "Lobster Homard". Quand je vous dis que je suis fatiguée.

Les onze questions de Dame Ambre :

1 – De quoi es-tu le plus fier(e), que tu as réalisé/fait ?
Mes enfants, bien sûr ! Mais on pourrait arguer que, en tant que petits individus indépendants, ça n'est pas une réponse admissible. Disons alors que je suis fière d'essayer d'être, le plus souvent possible, quelqu'un qui a des valeurs et qui vit en conformité avec, autant que faire se peut. N'en déplaise à qui aime me détester :p

2 – Quel jouet a le plus marqué ton enfance et pourquoi ?
Oumpf. Ce n'est pas exactement un jouet, c'était un magnétophone et avec mon frère on enregistrait des faux journaux d'information dessus. Enfin c'est le souvenir qui me vient là tout de suite, mais sans doute il y a ma poupée Poupa, le fort Playmobil du frangin, mon imprimerie en plastoc; Dr Maboul...

3 – Quelle odeur te fait craquer ?
L'odeur de chat au caramel chauffé au soleil dans le creux du cou de mes enfants.

4 – Trois mots qui te définissent ?
Entière. Intransigeante. Et j'espère un peu attentionnée :D

5 – Quelle est la « chose » la plus importante que tu veux faire cette année ?
Arrêter de me laisser atteindre par des emmerdeurs, quel que soit le registre. Laisser braire et vaquer aux vraies choses importantes, sans devoir y réfléchir ou y travailler.

6 – Tout est planifié dans un agenda ou tu es bohème ?
Les deux mon capitaine. Pour le boulot et l'organisation de la maison, c'est du super planifié. Mais ma pente naturelle, c'est celle de la fille qui a perdu ses clefs dans un congélateur, je vous rappelle. Et même si je me suis rééduquée depuis par auto exaspération, je ne me suis pas perdue en route. Disons qu'avec un artiss et trois mômes à la maison, il faut parfois ne pas hésiter à revendiquer mon droit au joli chaos du hasard et de la sérepi sérenpitsérendipité !

7 – Cite un plat culinaire qui représente pour toi, chacune des quatre saisons.
Ben des pâtes, devine !

8 – D’où viens-tu ?
De mon lit et j'ai hâte d'y retourner, vois-tu !!

9 – Quel point commun avons-nous, toi et moi ?
Les mots, l'amour, le thé. Au moins.

10 – A qui as-tu souri/Pourquoi as-tu souri aujourd’hui ?
Je souris beaucoup, alors aujourd'hui j'ai souri à plein de gens (mon amoureux, mes enfants, des gens du boulot et probablement des inconnus croisés sur le chemin, ma voisine). J'ai le sourire facile. Pour plein de choses.

11 – Ferme les yeux. Que vois-tu ?
J'aimerais voir le sommeil qui revient après le réveil de 5h15 du matin, tiens.

Onze blogs avec qui partager.

Oh. My. Gode. Reste-t-il onze blogueurs en ce monde

Alors on va dire les serial joueurs oulipiens ou non qui y verront une contrainte de plus (ils aiment ça) : Franck "Super Parrain" Paul, Gilsoub, Mirovinben, Obni, K et Samantdi, et puis aussi Floh pour la faire causer, et Angel parce que ça doit faire douze siècles qu'elle n'a pas fait un questionnaire des internets, et puis aussi Gilda, Monsieur Fraises parce que ça m'amuse, Madleine et Pablo

Qui devront plancher, en plus de leur onze révélations, sur les onze questions suivantes :

1- Les premiers mots qui te viennent à l'esprit, là, tutsuite ?
2- Est-ce que tu peux nous regarder dans les yeux et affirmer que tu sais sans réfléchir "dans quel sens" on change d'heure ?
3- Pourquoi c'est pas juste, dis ?
4- Est-ce que tu gardes des ingrédients secrets quand tu partages tes recettes ?
5- Le zéro ou l'infini ?
6- Comment c'était, la première personne des internets que tu as rencontrée pour de vrai ?
7- C'est quoi ton mantra pour résister à une journée de merde ?
8- Est-ce que tu viens pour les vacances ?
9- Pourrais tu vivre sans parmesan (si oui : tu veux bien me donner ta part ?)
10- C'est quoi l'amour ?
11- S'il ne devait en rester qu'un, ça serait quoi, TON livre unique, absolu, fantastique et inoubliable ? (Oui, je suis contente qu'on ne m'ait pas posé la question).

Je recopie les consignes parce que c'est comme ça qu'on fait sur les internets quand on nous fourgue un questionnaire :

- citer la (les) personne(s) qui vous a (ont) dénoncée
- raconter 11 petits (ou grands) secrets sur soi
- répondre aux 11 questions posées
- dénoncer à son tour 11 blogs
- leur poser 11 questions farfelues
- les informer de leur nomination

lundi 10 février 2014

En écrivant

Au cours d'un échange avec Cédric Gentil, l'autre jour [1], il disait combien sa vie avait changé "depuis qu'il écrit".

Cette phrase m'a fait un drôle d'écho, parce que ça fait tellement longtemps que l'écriture fait partie de ma vie, soit parce que je le pratique, soit parce que c'est quelque chose de pas incongru, dans ma famille, que de jouer du mot, que j'avais un peu de mal à imaginer qu'on puisse écrire "d'un coup", si j'ose dire. Et surtout j'étais heureuse de me dire que, comme pour la lecture, on pouvait tomber dedans à tout moment.

Mais ceci n'était qu'anecdotique par rapport à ce que ça implique.

Car écrire, ça n'est pas juste former un mot et puis un autre, chercher un peu de sens, une jolie musique de la langue.

C'est, déjà et avant tout, raconter. Or, quand on raconte, même si on est au plus près des faits tels qu'on les vit, on distancie, déjà. On digère et c'est comme ça qu'on pose un décor, une lumière. Ce qui fait mal s'apaise au moins un peu. Ce qui fait du bien brille de mille feux.

Cet acte d'écrire, déjà, a changé la vie, a permis de passer au pas d'après, ou alors de fixer dans le temps un instant précieux.

Ensuite on écrit de mille et une manières et pour mille et un motifs. Certains publient d'autre pas. Certains bloguent et d'autres noircissent de secrets carnets éclairés à la lampe de poche.

Pour tous ceux qui ont la chance de se donner à lire, il y a les yeux, les "moi aussi", les "ah toi tu vois ça comme ça ?", les mots de soutien, les rencontres.

Le fait de passer de l'écriture "privée" à l'écriture en ligne me fait dire, en parallèle à Cédric, que l'écriture a construit des pans essentiels de ma vie. Des rencontres, des amis, des amours. De la confiance aussi pour "vendre" ça dans l'exercice de mon métier.

Des débats, des engueulades, mais le plus souvent, de l'amour sous toutes ses formes qui circule, et des humains pour recevoir.

Alors que sont quelques regards fielleux et malsains dans tout ça ?

C'est "L'écriture ou la vie", comme disait Jorge Semprun, et j'ai toujours choisi la vie.

Note

[1] et encore bravo bravo pour le prix bien mérité !!!

jeudi 14 novembre 2013

Querelles intestines

L'an dernier, tout notre département (marketing, communication, tout ça) avait lancé une gazette interne pour raconter aux autres services ce qu'on faisait.

Ça a été très mal vécu par certains qui ont argué qu'on écrasait les autres de notre savoir-faire sans leur laisser une chance de se valoriser eux. A notre grande surprise à tous et évidemment, plutôt grande tristesse (toute chose étant comparable par ailleurs, ça ne nous a pas non plus empêchés de dormir, soyons sérieux).

Alors les chefs ont décidé que le canard interne serait global. Il est maintenant imprimé sur du beau papier recyclé, maquetté avec bien plus de soin.

Chaque département doit contribuer, avec ses référents, comme on dit par ici. Et les chefs jouent au comité de rédaction, retoquant ce qui n'est pas assez corporate ou lisse, entre autres.

Nommée volontaire d'office, je viens de commettre une horrible potacherie : "Marketing, communication, qui sont ces gens, quels sont leurs réseaux ?". Une façon d'expliquer hors jargon et avec de l'humour et de l'auto dérision la réorganisation de notre service.

Je l'ai fait relire à mes comparses qui se sont bien marrées.

Et à l'heure de le "livrer", j'ai un pincement au cœur à me dire qu'au mieux, il va être très sérieusement rentré dans le moule. J'aurais pu faire directement comme ça, vous me direz. Mais bon. Quitte à bénévoler contre mon plein gré, autant y prendre du plaisir, après moi le déluge, hein.

La vie en entreprise, en somme.

Edit : il est visible sur le blog privé !